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Le 29 juillet 2008, les membres de la Commission Indépendante Permanente de Concertation (CIPC), regroupant la CGECI, le FIPME, l'UGTCI, la FESACI et DIGNITE, se sont accordés sur l’augmentation générale des primes de transport des travailleurs.
Dans la foulée, la CIPC s'est de nouveau concertée à plusieurs occasions, pour discuter de la revalorisation du SMIG. Ces rencontres ont débouché sur une circulaire de la CGECI (Circulaire CGECI N° 108-09/08 du 03 octobre 2008), proposant une augmentation du SMIG mensuel de 36.607 FCFA à 60.000 FCFA, assortie de mesures d'accompagnement. Mais la FNISCI avait déjà émis des réserves. |
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En préambule de la réunion de la CIPC du 02 octobre dernier, la FNISCI avait déjà procédé à une concertation générale de ses adhérents, et des propositions avaient dès lors été formulées à ce sujet.
Bien que la démarche de revalorisation du SMIG soit parfaitement justifiée et acceptée, de nombreuses réserves ont été portées quant au montant du SMIG proposé par la CGECI, mais surtout de son impact sur la majorité des entreprises, mal préparées à amortir l'impact d'une augmentation immédiate et importante de ses charges salariales.
Des évaluations, il résulte qu'une augmentation aussi importante que celle qui est proposée (+ 64%) aura un impact immédiat et direct sur la majorité des entreprises industrielles et du secteur des PMI, qui ont recours à cette main d'œuvre payée au SMIG, principalement occasionnelle, dont elles ne peuvent se passer .
- Le coût financier direct (part salariale et charges salariales indexées sur le salaire et la masse salariale) pour ces entreprises est, dans le contexte économique actuel trop lourd à supporter pour la grande majorité d'entre elles.
- De manière indirecte, il faudra également tenir compte d'une augmentation, dans des proportions identiques, de certaines primes telles que, la prime de salissure ou de panier, puisqu'étant elles même indexées sur le SMIG.
- De surcroît, les entreprises industrielles ayant des liens très étroits avec les sous-traitants auprès desquels elles extemalisent certaines de leurs activités (sécurité, transport, etc..), subiront des effets croisés de cette augmentation. En effet, ces prestataires ne manqueront pas de répercuter l'augmentation de leurs propres nouvelles charges à leurs clients.
Après plusieurs années difficiles, pendant lesquelles elles n'ont parfois assuré que leur survie, les entreprises subissent aujourd'hui de plein fouet les multiples augmentations de presque tous leurs postes de coûts, tels que les matières premières, les transports et l'énergie.
Dans un tel contexte, une augmentation du SMIG à 60.000 FCFA, risque d'être un précédant pour les négociations salariales ultérieures, portant sur les autres catégories de la grille. Les conséquences à moyen terme voire à court terme, de cette tendance inflationniste en spirale sont, dans la situation économique actuelle, un risque de réduction des effectifs et la fermeture d'entreprises travaillant à faible marge, ou dans des secteurs très concurrentiels.
En outre, la Côte d'Ivoire, dont le marché intérieur n'est pas suffisant à l'épanouissement de son économie, ne peut être isolée de son environnement sous-régional. Une trop grande disparité salariale entre la Côte d'Ivoire et les pays de l'UEMOA, de la CEDEAO voire de la CEMAC, risque d'être totalement défavorable à son économie du fait de la non attractivité de son marché. |